Morgane Rousseau
habiller les murs
Dans une ambiance toute en nuance de gris et noir, Evoquer l'univers du maître tailleur. Une moquette qui s'étale comme un lac de flanelle grise, des rideaux longs taillés dans un tissu caban de même ton, de la rayure tennis en lieu et place des tissus d'ameublement, tous disparus.
Olivier Saillard a étiqueté tous les objets et le mobilier de la chambre, en remplaçant les prix initiaux par de courts poèmes. Lampes, lits, fauteuils et murs sont ainsi étiquetés de poèmes sans valeur marchande imprimés sur du papier devenu bois. Réfléchir au sens littéral de l'expression "habiller les murs". Il n'est pas jusqu'au dressing, mini biographie de soi transporté de lieu en lieu, ainsi étiqueté dans les tiroirs, sur les cintres de poèmes vestimentaires. Au delà des poèmes qui sont autant de cartes de visite qu'un résident aurait pu laisser sur son passage, rendre possible l'exposition spontanée des vêtements de chacun. Une chaise gracile dont le dossier se termine par un "valet" permet d'exposer au mieux sa veste, une applique-porte chapeaux, entre autres font de la chambre un dressing room où il est bon s'avachir comme une chemise jetée sur un accoudoir !